ÉPIDÉMIOLOGIE ET DIAGNOSTIC DE LA CANDIDOSE VULVOVAGINALE AUPRÈS DES FEMMES ADMISES AU CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE GABRIEL TOURE

  • Ibrahima TEGUETE
Mots-clés: Candidose Vulvo-Vaginale, Approche Syndromique, Fréquence

Résumé

Introduction : Le diagnostic de candidose vulvo-vaginale (CVV) est essentiellement basé sur l’approche syndromique dans les pays à ressources limitées et très peu d’études se sont intéressées à l’identification des souches de Candida. La présente étude avait pour objectifs de : (1) déterminer la fréquence des CVV dans le service de gynécologie du CHU Gabriel TOURE, Bamako (Mali); (2) identifier les espèces de Candida; (3) déterminer les facteurs de risque associés dans la survenue des CVV; et (4) apprécier la performance de l’approche syndromique dans le diagnostic de la CVV.

Méthodologie : Nous avons réalisé une étude transversale avec collecte prospective des données du 12 novembre au 17 décembre 2019. Les données collectées étaient relatives au profil socio-démographique, aux antécédents médicaux, aux résultats de l’examen clinique et microbiologique ainsi qu’au traitement administré. La fréquence de la CVV a été estimée. L’identification des facteurs de risque a été fait à l’aide de modèle multivarié de régression log-binomiale pour estimer les rapports de risque ajustés (RRA) avec des intervalles de confiance à 95% (IC 95 %). La performance de l’approche syndromique pour le diagnostic de la CVV a été estimée.

Résultats : Au total, 240 femmes ont participé à l’étude, parmi lesquelles 133 avaient une candidose vaginale après examen microbiologique, soit une fréquence de 55,4%. Le Candida albicans était l’espèce le plus fréquemment observé chez les femmes ayant une candidose (78,2%). Les souches non albicans représentaient une fréquence de 21,8%. Seul l’état de grossesse était significativement associé à la survenue de CVV (RRA = 1,42; IC à 95 : 1,08 - 1,87). Lorsque la leucorrhées blanches ou blanchâtres était utilisé pour diagnostiquer la CVV, sa sensibilité et sa spécificité étaient respectivement de 89,5% et 2,8%. En revanche, l’utilisation de l’association leucorrhées blanchâtres avec prurit vulvaire pour le diagnostic de la CVV avait une sensibilité de 37,6% et une spécificité de 56,1%.

Conclusion : Ce travail révèle une démarche diagnostique non optimale des écoulements vaginaux dans notre contexte avec comme conséquence des traitements parfois inappropriés.

Publiée
2023-10-12
Comment citer
TEGUETE, I. (2023). ÉPIDÉMIOLOGIE ET DIAGNOSTIC DE LA CANDIDOSE VULVOVAGINALE AUPRÈS DES FEMMES ADMISES AU CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE GABRIEL TOURE. JOURNAL DE LA SAGO (Gynécologie – Obstétrique Et Santé De La Reproduction), 22(2). Consulté à l’adresse https://jsago.org/index.php/jsago/article/view/116