MEDICALISATION DE LA PRATIQUE DES MUTILATIONS GENITALES FEMININES (MGF) EN GUINEE : ETAT DE LIEU ET MOTIVATIONS
Résumé
Objectif : l’objectif de cette étude était de faire un état de lieux sur la pratique des mutilations génitales féminines (MGF) par le personnel de santé et de rechercher leurs motivations.
Méthodologie : il s’agissait d’une étude transversale quantitative et qualitative d’une durée d’un mois (du 17 Août au 16 Septembre 2022) portant sur le personnel de santé de toute catégorie confondue (médecins, sages - femmes, infirmières, aides-soignants).
Résultats : pendant l’enquête, 221 agents de santé ont été interrogés. Parmi les 221 prestataires, 72 (33%) ont reconnu avoir pratiqué les mutilations génitales féminines. Il s’agissait surtout des prestataires âgés de 35 ans et plus (57%), sage-femme de profession (74%), de religion musulmane (93%), d’ethnie malinké (28%) et en fonction depuis plus de 20 ans (43%). Concernant le lieu, 18% ont déclaré qu’ils pratiquaient les MGF dans leur formation sanitaire, 36% à leur domicile, 24% au domicile parental et 22% à tous ces endroits. La majorité de ceux qui ont pratiqué les mutilations génitales féminines (82%) a déclaré ne plus pratiquer. Des raisons médicales ont été évoquées par 88% des prestataires interrogés pour justifier les dites pratiques, des raisons culturelles par 56%, des raisons religieuses par 21% et des raisons économiques par 81%.
Conclusion : les mutilations génitales féminines sont essentiellement pratiquées par les sages-femmes ayant une certaine ancienneté. Cette pratique est motivée par des raisons médicales, socioculturelles, religieuses et économiques.