MISE A JOUR SUR L’EPIDEMIOLOGIE DE LA RUPTURE UTERINE EN AFRIQUE A PARTIR DE DONNEES HOSPITALIERES AU SENEGAL
Résumé
Objectifs : Evaluer la prévalence et les facteurs prédictifs de rupture utérine.
Patientes et méthodes : Il s’agit d’une étude cas-témoins au Centre de Santé Philippe Maguilen Senghor, première maternité de Dakar durant la période allant du 1er Janvier 2010 au 31 Décembre 2019 incluant toutes les patientes prises en charge pour leur accouchement. Les données étaient extraites d’une base de données E-Perinatal et analysées à l’aide de SPSS.
Résultats : Sur 10 ans, 95 ruptures utérines sont survenues sur 47.610 accouchements (0,2%) dont 61,1% sur utérus cicatriciel. Quatorze ruptures utérines (14,7%) étaient constatées après l’accouchement, alors que pour 12 patientes (12,6%), celle-ci était survenue en cours de grossesse, ou de découverte fortuite au cours d’une césarienne. Les patientes admises par le biais d’un transfert étaient 2,56 fois plus susceptibles d’avoir une rupture (OR : 2,56 ; IC à 95% : 1,69-3,88), celles avec une présentation anormale étaient 2,11 à 11,37 fois et celles porteuses d’un utérus cicatriciel 12,24 fois plus susceptibles de développer une rupture utérine (OR : 12,24 ; IC à 95% : 7,91-18,94). Plus de la moitié des enfants (57,9%) étaient nés vivants. Le traitement était chirurgical radical dans 6,3%. La létalité maternelle spécifique était de 4,2%.
Conclusion : La part importante des utérus cicatriciels et les ruptures utérines en cours de grossesse attire l’attention sur la nécessité de bien penser l’indication de la première césarienne.
