Connaissances, attitudes et pratiques des femmes en matière de dépistage du cancer du col de l’utérus (CCU) au centre médical communal de Coronthie Conakry- Guinée.

Résumé

Le cancer du col de l’utérus (CCU) reste un problème de santé publique dans le monde entier et particulièrement en Afrique et dans les pays à faibles et moyennes ressources. En Guinée, il est le tout premier cancer féminin responsable d’une morbidité et d’une mortalité importante.
Objectifs : Décrire les connaissances, les attitudes et les pratiques des femmes vis-à-vis du dépistage du cancer du col utérin (CCU).
Patientes et méthodes : Il s’agissait d’une étude prospective, transversale de type descriptif et analytique réalisée au centre médical communal de Coronthie Conakry chez des femmes reçues en consultation pendant la période allant du 1er Septembre 2019 au 28 Février 2020 (6 mois). Les données ont été collectées
lors d’un entretien à partir d’un questionnaire structuré avec la recherche d’informations portant sur les caractéristiques sociodémographiques, les connaissances, les attitudes et pratiques sur la prévention du CCU. Le niveau de connaissance du CCU a fait l’objet d’une cotation stratifiée en « insuffisant », «
moyen », « bon » ou « excellent ».
Résultats: Sur 540 femmes reçues en consultation gynécologique, 250 ont accepté de participer à l’étude soit un taux de participation de 46,30%. L’âge moyen des patientes était de 36,16 ans avec des extrêmes de 14 et 68 ans. Les femmes de niveau d’instruction secondaire et les non scolarisées représentaient respectivement 34 % et 30%. La plupart de nos enquêtées avaient une parité comprise entre 3-4 (41,54%). L’âge supérieur à 40 ans a influencé de manière significative le niveau de connaissances sur le dépistage du cancer du col utérin. Plus les femmes étaient âgées mieux elles connaissaient le dépistage
du CCU (p ≤ 0,0000). Le niveau de connaissance était plus élevé chez les femmes avec un niveau d’études supérieures (p < 0,000). La plupart de nos patientes avaient déjà entendu parler du CCU (76%). Celles qui n’avaient pas entendu parler du cancer du col de l’utérus souhaitaient avoir des informations dans 87,71 % des cas. Plus de la moitié des femmes (57,6%) ne connaissaient pas l’existence d’un moyen de prévention.
Les causes du CCU étaient ignorées par 31,6% des femmes et 22,4% ont évoqué l’existence du HPV comme cause du CCU. Plus de la moitié des femmes (52,3%) ignoraient les facteurs de risque du CCU. La plupart d’entre elles (64,4%) n’avaient pas de suivi gynécologique régulier. Celui-ci se faisait au besoin dans 62
% des cas. La plupart n’avaient jamais pratiqué le dépistage du CCU et le manque d’information était la principale raison.
Conclusion : La plupart des femmes ont une connaissance sur l’existence du CCU, mais leurs connaissances sur les facteurs de risque et les moyens de prévention restent faibles.