PRISE EN CHARGE DE LA GROSSESSE CHEZ L’ADOLESCENTE : A PROPOS DE 166 CAS SUIVIS DANS LES CENTRES HOSPITALIERS DE ZIGUINCHOR
Résumé
Objectif : Déterminer les aspects épidémiologiques, le pronostic et les stratégies de prise en charge de la grossesse et de l’accouchement chez les adolescentes.
Méthodologie : Il s’agissait d’une étude descriptive et transversale au niveau des différentes maternités notamment au Centre Hospitalier Régional de Ziguinchor, à l’Hôpital de la Paix de Ziguinchor et à l’Hôpital Silence chez les adolescentes âgées au plus de 18 ans, porteuses d’une grossesse évolutive et venues pour accoucher dans l’un des sites durant la période du 1er Septembre 2018 au 03 Avril 2019. Les données étaient recueillies sur une fiche signalétique, puis saisies et analysées sur sphinx Plus² version 5.1.0.5. L’étude analytique était faite avec le test du Khi-deux de Pearson ou le test exact bilatéral de
Fisher.
Résultats : Notre étude concernait 166 cas parmi 1347 accouchements. La prévalence de la grossesse chez les adolescentes était de 12,3%, avec un âge moyen de 17,01 ans. Les adolescentes étaient majoritairement célibataires (58,4%) et ne désiraient pas la grossesse dans 58,4% des cas. Les grossesses survenaient souvent par rapports sexuels non protégés ou par échec de la contraception dont le choix portait sur le préservatif (22,9%). La surveillance des grossesses était
en majorité faite par des sages-femmes dans 92,6% des cas. Le déroulement des grossesses était le plus souvent normal à l’exception de quelques cas d’infections urinaires (22,3%). A l’admission pour l’accouchement, les adolescentes présentaient une anémie (30,7%), une hypertension artérielle gravidique
(43,5%), une pré éclampsie (28,3%) voire une éclampsie (26,1%). La prématurité représentait 9,1%. La présentation du sommet était la plus fréquente (94%). Les accouchements étaient menés par voie basse (71,1%) avec 86,4% d’épisiotomies. Les césariennes avaient pour principales indications l’éclampsie (20,8%) et les bassins immatures (18,8%). Les accouchements étaient compliqués de dystocie (27%), de déchirures périnéales (12,7%), d’hémorragie de la délivrance (3%) et de rupture utérine chez une adolescente. Après l’accouchement, un cas de décès maternel avait été enregistré. Il y avait 170 naissances dont 163 naissances vivantes (95,9%) avec 25,1% de réanimation et 7 mort-nés soit une mortinatalité de 41‰.
Conclusion : La grossesse chez l’adolescente est une situation assez fréquente dans notre région, une prise en charge pluridisciplinaire précoce et régulière par un personnel qualifié permet d’améliorer le pronostic materno-fœtal.