LES MUTILATIONS GENITALES FEMININES : PRISE EN CHARGE DES COMPLICATIONS
Résumé
Objectifs : le but de cette étude était de rapporter la prise en charge des complications immédiates et tardives des Mutilations Génitales Féminines (MGF).
Méthodologie : Il s’agissait d’une étude prospective, descriptive de 12 mois, du 1er Janvier au 31 Décembre 2018 qui s’est déroulée au service de Gynécologie de l’Hôpital du Mali. L’échantillonnage était exhaustif et a concerné tous les cas de complication des MGF pris en charge pendant la période d’étude.
Résultats : nous avons inclus 37 patientes parmi lesquelles 23 soit 62,16% avaient subi la mutilation avant 6 mois de vie. L’âge moyen des patientes était de 24 mois avec des extrêmes de 2 mois à 18 ans. Les pères de nos patientes 5/37 (13,51%) avaient atteint un niveau d’éducation supérieur. La mutilation génitale a été faite par des tradipraticiens dans 81,08% des cas. Le motif de la consultation était l’infibulation dans 43,24% et le saignement dans 8,10%. Nous avons pratiqué 3 sutures pour hémostase sous anesthésie générale. Les parents ayant déjà fait l’excision à leur enfant représentaient 75,67% ; seul un parent notait un antécédent de complication de MGF. Parmi les parents enquêtés, 5/37 (13,51%) des pères étaient d’accord pour faire un témoignage public, aucune des mères ne voulait faire de témoignage.
Conclusion : les complications des MGF sont fréquentes au Mali, et peuvent engager le pronostic vital et obstétrical des jeunes filles.