REVUE DES DECES MATERNELS DANS TROIS HOPITAUX REGIONAUX ET A L’HOPITAL DE LA MERE ET DE L’ENFANT DE N’DJAMENA AU TCHAD

Résumé

Objectifs : Evaluer l’apport de la revue de décès maternels dans l’amélioration de qualité des soins prodigués et la réduction de la mortalité maternelle.
Patientes et méthode : Il s’agissait d’une étude rétrospective, descriptive multicentrique d’une durée d’un an, allant du 1er Janvier au 31 Décembre 2017, portant sur la revue des décès maternels dans trois Hôpitaux Régionaux et l’Hôpital de la Mère et de l’Enfant de N’Djaména. Tout décès maternel survenu dans l’un de ces hôpitaux pendant la période d’étude était inclus dans cette enquête. Les variables étudiées étaient : l’âge, la parité, le niveau d’instruction, le nombre des
décès revus, les modalités d’évacuation, les causes de décès maternels, les dysfonctionnements identifiés, les recommandations et les raisons de non-exécution des recommandations. Les données recueillies à l’aide d’une fiche de collecte ont été analysées grâce au logiciel SPSS16.0.
Résultats : Durant la période d’étude, le ratio de mortalité maternelle dans les quatre hôpitaux était de 840,8 pour 100 000 naissances vivantes. Seuls 35,6% des décès maternels étaient revus dans les quatre hôpitaux. Les patientes étaient jeunes avec un âge moyen de 25,8 ans, primipares (34,6%), non instruites (67%). Les causes des décès maternels étaient dominées par les causes obstétricales directes (75,1%) dont la principale était l’hémorragie (23%). Les dysfonctionnements étaient dominés par l’indisponibilité des produits sanguins (13,4%) ; les recommandations étaient exécutées à hauteur de 45,4% et la cause de non-exécution était dominée par le manque de leur suivi par les responsables des hôpitaux (37,5%).
Conclusion : Cette étude montre que le ratio de mortalité maternelle reste encore élevé dans notre pays, plusieurs dysfonctionnements sont à l’origine de ces décès et l’exécution des recommandations formulées pose encore un véritable problème.