RUPTURE UTERINE : ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES, CLINIQUES, THERAPEUTIQUES DANS LE DISTRICT SANITAIRE DE BOUGOUNI, SIKASSO, MALI

  • FANE SEYDOU Maitre s assistant en Gynecologie-Obstetrique a la FMOS de BAMAKO, departement de gyneco- Obstétrique au CHU Gabriel Touré du Mali
Mots-clés: Rupture utérine, hystérorraphie, hystérectomie, décès maternel et périnatal.

Résumé

Objectifs : Le but était de décrire les aspects épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques et pronostic des ruptures utérines. Matériels et méthodes : Il s’agissait d’une étude descriptive, transversale avec une collecte prospective  des données allant du 1er  janvier 2019 au 31 décembre 2019 soit 12 mois au centre de santé de référence de Bougouni, Sikasso, Mali. Résultats : nous avons colligé 43 ruptures utérines parmi 1161 accouchements soit une fréquence de 3,7%. Il correspond à  une rupture utérine pour 27 accouchements. Les aspects épidémiologiques : L’âge : la moyenne d’âge des cas de rupture utérine était de 30 ans avec  des extrêmes de 18 et 40 ans. La provenance : La majorité de nos patientes provenaient des localités situées à entre 1 et 150km du centre. Seulement, 9,3% provenaient de la ville de Bougouni. Le statut matrimonial et le niveau d’instruction : elles étaient mariées dans 100% des cas et non scolarisées dans 95,4% contre 4,6% de patientes scolarisées. La profession : les patientes étaient des femmes au foyer dans 97,7% contre 2,3% de femmes avec des occupations. Le mode d’admission : ces femmes, nous ont été évacuées dans 90,2% et référées dans 9,8%. Les caractéristiques cliniques : Les formes épidémiologiques, cliniques, et pronostiques des ruptures utérines sont variables selon le niveau de développement socio-sanitaire des pays. Les patientes ayant un antécédent de césarienne ont représenté 20.9% (9 cas) contre 34 patientes n’ayant aucun antécédent soit 39,1%.  L’intervalle inter-génésique était inférieur à 2 ans chez 32 patientes (82,1%). La rupture utérine est survenue dans la majorité chez les multipares (86%) et 14% chez les primipares. La parité moyenne des patientes était de 6. Deux  tiers des patientes (62,8 %) soit 27/43 n’avaient aucune consultation prénatale. Parmi celles qui avaient fait des consultations prénatales,  62,5 % avaient réalisé plus de 4 consultations prénatales. Les patientes avaient un mauvais état général dans 32,6% des cas. L’hyperthermie a été retrouvée chez 5 patientes soit 11,6% des cas. Seize patientes soit 37,2% avaient présenté un état de choc hémorragique. Une hauteur utérine excessive a été retrouve chez 13 patientes (30,2%). Un bassin pathologique a été retrouve chez trois patientes soit 7% des cas. Toutes les patientes avaient la poche des eaux rompues. Un  liquide amniotique teinté a été retrouvé chez 40 patientes soit 93% des cas. Un quart des patientes avaient une présentation fœtale anormale. Les bruits du cœur fœtal étaient absents chez trois quarts des patientes à l’admission. Le travail d’accouchement a été déclenché chez 4 patientes soit  9,3%. Une manœuvre obstétricale a été faite chez une patiente. Plus de trois quarts des patientes (83,7%) avaient fait le travail à domicile. La quasi-totalité des patientes ont accouche par voie haute. La rupture utérine siégeait au niveau du segment inferieur dans 85,1% des cas soit 28 cas, corporéales dans 16,3% et segmento-corporéales dans 18,6% des cas. La rupture utérine était complète chez 34 patientes soit 79,1% et sous séreuse chez 9 patientes soit 20,9%. Les patientes ont transporté au Cs réf à l’aide de leurs propres moyens dans 30,2% et l’aide de l’ambulance dans 69,8 % des cas. Au cours du travail 67,4% des ruptures utérines ont été diagnostiquées. En peropératoire treize cas ont retrouves soit 30,2%. Dans le post partum nous trouve 1 cas soit 2,3%. Les facteurs étiologiques retrouve étaient une disproportion foeto-pelvienne dans 22 cas, une présentation dystocique dans 8 cas,  l’utilisation de l’ocytocine dans 5 cas, les causes indéterminées dans 8 cas. Les aspects thérapeutiques et pronostiques : nous avons effectué l’hystérorraphie sans ligature tubaire dans 93,0% ; l’hystérorraphie avec ligature tubaire dans 2,3% ; l’hystérectomie totale dans 4,7%. Certaines patientes ont été transfusées, elles ont représenté 37,2% de l’effectif. Les complications maternelles ont été noté. Ainsi les infections pariétales notées dans 6,7% ; l’endométrite dans 13,3% et l’anémie dans 53,3%. Sur le plan du pronostic maternel : il a été satisfaisant avec  97,7% des patientes qui s’en aient sorti vivantes. Malheureuse 2,3% des patientes sont décédées. Le pronostic fœtal : retrouvé un nouveau-né vivant dans un contexte de rupture utérine est une chance. Ainsi, nous estimons le taux de 34,9 % de nouveau-né vivants satisfaisant. Le taux de mort-né était de 65,1% soit  les mort-nés frais dans 62,8% et macérés dans 37,2%. Conclusion : La réduction de ces ruptures utérines et de leurs conséquences passe par une  référence au moment opportun ainsi qu’une prise en charge précoce et adéquate. 

Publiée
2023-10-18
Comment citer
SEYDOU, F. (2023). RUPTURE UTERINE : ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES, CLINIQUES, THERAPEUTIQUES DANS LE DISTRICT SANITAIRE DE BOUGOUNI, SIKASSO, MALI . JOURNAL DE LA SAGO (Gynécologie – Obstétrique Et Santé De La Reproduction), 23(2). Consulté à l’adresse http://jsago.org/index.php/jsago/article/view/59